Après l'extraction du minerai interviennent les opérations de traitement. En effet, sauf exception, le filon se présente comme un mélange de galène et de matière stérile (quartz, barytine) qu'il convient de séparer le plus finement possible afin d'obtenir un concentré de minerai le plus riche possible. Du résultat de cette purification dépend le succès de la phase suivante : la fusion du minerai et la séparation du plomb et de l'argent. Les procédés utilisés durant la période médiévale sont encore mal connus. Il semble que les mineurs n'ont extrait que les parties massives de minerai et que les opérations de traitement aient été peu élaborées. En revanche au XIXe siècle la totalité du filon est extrait et traité. La richesse non négligeable des portions où le minerai est disséminé détermine les exploitants à perfectionner sa préparation mécanique afin de récupérer les grains de galène jusque dans les sables les plus fins. En résumé, le traitement concerne à chaque étape des matières de plus en plus fines, dont on extrait du minerai riche d'une part, des stériles d'autre part qui sont retirés du processus, et enfin des résidus mixtes qui subissent à nouveau un broyage et un tri.

Les gros blocs sont cassés à la masse ou au marteau. À ce stade un premier tri peut être fait à la main. Ensuite les fragments sont concassés par une machine. Depuis la fin du Moyen Âge on utilise le bocard qui est constitué d'une rangée de pilons, successivement soulevés par un arbre à cames et qui retombent de leur propre poids sur le minerai. Au milieu du XIXe siècle ce système est complété par des cylindres broyeurs de diverses ouvertures qui permettent un broyage de plus en plus fin et facilite une circulation continue des matières.

Les produits concassés doivent impérativement être classés par taille pour la suite du processus. Chaque classe subit alors un enrichissement approprié qui met à profit la différence de densité entre le minerai et la gangue stérile. Avant 1854 on utilise essentiellement des tables à secousses et des bassins de décantation. Après 1854 les opérations sont plus complexes et font intervenir plusieurs types d'appareils. Le débourbeur ou patouillet est une cuve agitée par des palettes, qui élimine les boues stériles. Le trommel est un cylindre troué et incliné que l'on peut comparer à un tamis rotatif. La table à secousses est un plan incliné mis en mouvement. Le crible à secousses est une cuve compartimentée munie d'un piston. Les schlamms ou résidus fins sont décantés dans des bassins de dépôts ou des labyrinthes, pour être ensuite traités par une table circulaire ou round buddle : c'est une grande table conique balayée par un râteau rotatif et continuellement arrosée.

La plupart de ces machines sont mues par la force hydraulique. Elles constituent une chaîne opératoire qui tend à s'automatiser par l'adjonction de dispositifs qui élèvent les produits d'un appareil pour les envoyer de suite vers un autre appareil : chaînes à godets, roue élévatoire. En 1848, 12 ouvriers produisent en moyenne par mois 5 tonnes de schlich ou minerai à fondre. En 1851, 64 ouvriers produisent 40 tonnes. En 1855, la production atteint 125 tonnes pour 135 ouvriers.

Le minerai qui sort de la mine contient de quelques % à 40% de galène argentifère. Après enrichissement dans la laverie, le schlich ou minerai à fondre quitte le site minier avec une teneur de 50 à 60% de galène argentifère à 1‰ d'argent.

Plan de synthèse du Grand Atelier avec les appareils de préparation mécanique

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