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La Plaine

Saint-Martin-de-Queyrières - La Plaine

Septembre 2007

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Pont de la Chirouze

Saint-Martin-de-Queyrières - Pont de la Chirouze

 État actuel du pont construit en 1942.

Saint-Martin-de-Queyrières - Pont de la Chirouze

 

Saint-Martin-de-Queyrières - Pont de la Chirouze

 La Chirouze ou Chirouse désigne la grosse pierre dans le lit de la Durance sur laquelle s'appuie la pile du pont.

De la racine CAR = rocher.

Saint-Martin-de-Queyrières - Pont de la Chirouze

 

Saint-Martin-de-Queyrières - Pont de la Chirouze

 Novembre 2007

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Schéma de fonctionnement

Schéma de fonctionnement d'un moulin

D'après l'Encyclopédie de Diderot

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Moulin de Saint-Sébastien

Saint-Martin-de-Queyrières - Moulin de Saint-Sébastien

Vers 1910

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Visite

Durant les mois d'été le moulin de Saint-Sébastien est un point d'information de l'Office de Tourisme et se visite.

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Scie battante

Saint-Martin-de-Queyrières - Moulin de Saint-Sébastien - Scie battante

Novembre 2007

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À noter que la concession de 99 ans, reprise par EDF, arrive à échéance. Son renouvellement  est en cours de négociation.

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Moulin de Bouchier

Saint-Martin-de-Queyrières - Moulin de Bouchier
 
Saint-Martin-de-Queyrières - Moulin de Bouchier

Mai 1994

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Hebdotop

 

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Moulins de Saint-Martin

La Plaine

Moulins de Queyrières et de Saint-Sébastien

La proximité de la Durance a très tôt permis l'installation de moulins hydrauliques dans le beau plan agricole sous Saint-Martin.

Le plus ancien, le moulin de Queyrières ou moulin de la Plaine, à l'extrémité aval de la plaine, remonte probablement au XVe siècle [attesté en 1600] et dépendait alors de la famille Daurelle du château de Queyrières. La bâtiment actuel date de la première moitié du XIXe siècle,  la date de 1848  est gravée sur l'une des pierres du mur. Un canal, le canal du moulin, qui parcourait toute la plaine en bordure de la Durance depuis le Torrent de Saint-Sébastien, alimentait sa roue à aubes. Il avait une triple alimentation, sur la Durance, le Torrent de Saint-Sébastien et une source en face. Bien ancré dans le paysage, il délimite même avec la Durance le quartier d'Entre Aigues. Il en reste de beaux vestiges. Le moulin lui-même continua à être utilisé en tant que moulin communal jusqu'au début du XXe siècle où il fut abandonné au profit du moulin de Saint-Martin ou moulin de Saint-Sébastien, nom sous lequel il est plutôt connu. Marqué Anc. min (pour minoterie) sur la carte IGN, sa bâtisse est assez vaste et possède encore les emplacements de ses deux jeux de meules. Il mériterait une mise en valeur évitant les dépôts d'ordures à l'intérieur. Un jeu de meules était destiné à moudre un mélange de seigle, d'avoine et de fèves pour l'alimentation des bêtes ; l'autre jeu servait à la production de farine pour l'alimentation humaine.

Un deuxième moulin, privé, le moulin Bermond, se situait un peu plus en amont sur le même canal d'amenée d'eau. Il n'en reste rien.

Il existait encore un troisième moulin qui disparut complètement lors de la construction de la déviation et dont la destination était la production de petit outillage et de clous. Il comportait forge et  martinet et était alimenté par un canal d'irrigation, le canal de Ville qui prenait sur le Torrent de Saint-Sébastien.

Au début du XXe siècle, l'ingénieur Gilbert Planche, pionnier de la houille blanche dans le nord du département des Hautes Alpes, proposa à la municipalité en échange des droits d'eau - dont les prélèvements  auraient poser des problèmes pour garantir le fonctionnement du moulin,  d'abandonner le moulin hydraulique de la plaine, lequel nécessitait par ailleurs de gros investissements de la part de la commune, au profit d'une installation moderne assortie d'une scie battante, le tout fonctionnant à l'électricité fournie par la concession de la prise d'eau de Prelles pour 99 années. Il fut construit à Saint-Sébastien vers 1911. 

On retiendra aussi qu'il avait aussi été envisagé à cette époque de construire un barrage dans la partie la plus étroite des gorges qui aurait noyé la plaine de Saint-Martin-de-Queyrières, ce qui a pu pousser aussi au transfert du moulin [information à source unique nécessitant croisement avec d'autres sources].

Saint-Martin-de-Queyrières - Moulin de Saint-Sébastien

Le moulin de Saint-Sébastien était à la fois une meunerie et une scierie. Il fut utilisé pour la production de farine jusque dans les années 1960 et en tant que scierie jusque dans les années 1965/70. L'état de conservation de sa machinerie, des scies et de son équipement électrique est remarquable.

Saint-Martin-de-Queyrières - Moulin de Saint-Sébastien

Novembre 2007

Septembre 2007

Louis Chiorino fut l'un des derniers clients de la scierie dans les années 1960 et Martin Brunel le dernier meunier connu.

Le moulin de Saint-Sébastien abrite à la fois une meunerie et une scierie :

Côté meunerie, il comporte un magnifique tarare ou ventoir pour nettoyer le grain à moudre et le séparer de la balle ; deux moulins complets avec pour chacun : meule gisante et meule tournante ou barriquet, et trémie d'alimentation ; une potence pour retourner les meules et refaire les rainures ; un remarquable meuble blutoir avec encore ses soies pour séparer le son de la farine.

Côté scierie, il est équipé, d'une part, d'une scie battante, d'un chariot sur rails pour déplacer les billons, et, d'autre part, d'une scie circulaire sur table. Le mouvement progressif du chariot équipé d'un système à cliquet permettait d'amener les billons à la scie battante.

Un seul et unique moteur électrique situé en sous-sol entraînait, à l'aide d'un système complexe de courroies, toute la machinerie des deux scies, du chariot et des deux moulins. Un système d'embrayage également en sous-sol mais piloté du dessus permettait de faire fonctionner soit la partie meunerie, soit la partie scierie.

L'installation électrique d'origine se trouve encore à l'étage avec un remarquable transformateur d'époque (1915/20).

Dans un angle, se trouve aussi la chambre du meunier. Durant la période de fonctionnement du moulin (de début juillet pour le seigle à fin juillet, début août pour le blé), il travaillait en continu et dormait donc sur place.

Le moulin a toujours été communal mais il était baillé avec un contrat établi avec les mandataires. Il y en eut quatre différents en un soixantaine d'années de fonctionnement. Le dernier connu, Martin Brunel, avait par exemple dans son contrat l'obligation d'entretenir le moulin et de pratiquer des tarifs préférentiels pour les locaux.

Le moulin et ses installations font partie des  rares témoignages  techniques qui nous soient parvenus en excellent état de conservation. Ils aident à mieux comprendre l'intégration des nouvelles technologies du début du XXe siècle (passage de l'énergie hydraulique à l'énergie hydro-électrique, la fée électricité) pour un usage traditionnel (ancienne pratique de la meunerie par une organisation sociale communautaire). Le moulin de Saint-Sébastien est sans nul doute le premier électrifié de ce type à partir de  1911 dans les Hautes-Alpes.

Il n'est plus utilisé aujourd'hui, un projet d'écomusée pourrait être envisagé pour assurer sa reconversion à des fins touristiques et patrimoniales. Durant l'été, le moulin est un point d'information de l'Office de Tourisme du Pays des Écrins et se visite.

Les autres moulins

Moulins de Prelles, Sachas et Bouchier

La commune comportait un grand de moulins à grains, à noix et à foulon à proximité des différents hameaux, notamment à Prelles, Sachas et Bouchier.

Prelles a compté jusqu'à six moulins à grains, noix et à foulon sur le Torrent du Gros Riou. Il en reste le lieu-dit les Paroirs, autre nom des moulins à foulon utilisés pour assouplir les étoffes. Les draps de Prelles étaient réputés au début du XIXe siècle à l'égal de ceux de la vallée de la Guisane.

Les moulins de Prelles étaient utilisés pour produire de l'huile de noix. Comme l'huile de marmottier, c'était une richesse dans la région où il y avait beaucoup de noyers et aussi de pruniers. Malheureusement les chatons gelaient une année sur quatre. On produisait encore 30 litres d'huile par an à Prelles durant la dernière guerre. En année normale, les noix sont pleines pour fête de sainte Marie-Madeleine, le 22 juillet, et sont ramassées en octobre. Elles étaient mises à sécher sur le balcon de la grange, le baouti. Les cerneaux étaient broyés au printemps au moulin de Prelles. La pâte obtenue était chauffée dans un chaudron de cuivre puis mise dans le moule d'un pressoir à vis. On abaissait la poutre à l'aide de la vis pour obtenir l'huile vierge. La pâte résiduelle, le tourteau, était aussi récupérée pour l'alimentation des hommes et des bêtes, pour engraisser les cochons en particulier.

Sachas et Puy-Saint-André avaient en commun  six à huit moulins sur le Torrent de Sachas. Le cadastre napoléonien mentionne un canal des moulins sur lequel étaient installés le moulin Bermond et le moulin Disdier et Violin au lieu-dit le Moulin.

Bouchier possédait lui aussi trois à quatre moulins. Celui qui existait sur le Béal les Broues dans le virage n'est plus qu'une ruine mais son mécanisme est encore visible.

Glossaire

Barriquet : Nom local de la meule tournante (de barillet).

Blutoir : Tamis utilisé pour séparer le son de la farine.

Conche : Meule inférieure creusée d'un moulin à noix.

Foulon ou moulin à foulon : Mécanisme destiné à fouler les draps pour les assouplir. Appelé localement paroir, paròour.

Le foulonnage consiste à dégraisser et assouplir les draps de laine dans l'eau. Pour cela, ils étaient placés dans une cuve remplie d'eau et de terre glaise, puis frappés successivement par trois paires de pilons mus par la force hydraulique. Cette opération, en feutrant les fils de laine, apportait aux draps une douceur particulière.

Gruoir : Meuleton vertical en pierre lourde d'un moulin à noix. La pierre lourde roule dans la partie creusée de la meule inférieure, la conche,  pour broyer les cerneaux de noix et obtenir la pâte à noix.  Il pouvait également servir à écraser sommairement les grains de céréales additionnés d'eau pour produire le gruau.

Marmottier : Prunier sauvage du Briançonnais dont l'amandon est utilisé pour la production d'huile de marmotte.

Martinet : Marteau mû mécaniquement ou par l'eau qui sert à forger les petites pièces de métal.

Paroir, Paròour en patois (prononcer Palòour) : Nom local du moulin à foulon.

Tarare : Instrument mécanique utilisé pour nettoyer les grains à moudre. Appelé localement ventoir, ventoòu.

Trémie : Auge carrée, très étroite du bas, d'où les grains tombent petit à petit entre la meule tournante et la meule gisante.

Ventoir, Ventoòu en patois : Nom local du tarare.

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Étude réalisée en collaboration avec Vincent Leleu, conseiller municipal, que je remercie vivement.

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Saint-Martin-de-Queyrières

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Sortie

Version 1.00

Octobre 2004