Vallouimages

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Champcella - Plaine de Rame

Plaine de Rame

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Champcella - Rame et site de Rama

Rame et site de Rama

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Opérations archéologiques  réalisées sous la direction de :

Kevin WALSH

 Responsable de l'opération archéologique, Depart. of Archaeology, Université de York

Florence MOCCI

CNRS - Centre Camille Jullian

Aix-en-Provence

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La Table de Peutinger : du nom d'un humaniste allemand qui l'étudia après sa découverte, cette carte  donne toutes les routes militaires de l'Empire romain, de l'Irlande à la Chine C'est  une copie, faite au XIIIe s. d'un original du IIIe s. Elle se présente sous la forme d'un parchemin peint et écrit d'une hauteur de 34 cm, en onze segments d'une longueur totale de 6, 82 m.

 

Ci-conre et ci-dessous (détail)

Champcella - Rama - Table de peutinger (détail)

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Rame, Rama dérivent d'une base pré-indo-européenne ROM, RAM avec le sens de  roche, rocher [DDR. PLR.], en référence, bien sûr, à la masse rocheuse dominant le site, très ancien donc avec un nom remontant à l'époque ligure.

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En dehors du site archéologique de Rama, il existe très peu de vestiges remontant à l'époque gallo-romaine sur Champcella. Citons une nécropole en altitude au lieu-dit Cuménal (découverte M. Cheylan) du Ier siècle avant n.è. au Ier siècle de n.è., quelques découvertes isolées d'objets métalliques, monnaies et céramiques sur le plateau du Chambon et le vallon de Rame.

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Anomalies phytographiques

Champcella - Rama - Anomalies phytographiques

Photo SGMB - Été 2003

Anomalies phytographiques

Champcella - Rama - Anomalies phytographiques

Photo Valloumages - Septembre 2005

Parcellaire de 1944

Champcella - Rama - Parcellaire de 1944 avec report des anomalies

Collection aérophotothèque - CNRS Centre Camille Jullian

Calque d’interprétation Florence Mocci

Carte des anomalies issues de la prospection géophysique

Champcella - Rama - Carte des anomalies issues de la prospection géophysique

 Steve Robson - Univ. d'York, 2005

Photo L. Damelet, CNRS, 2003

Sondage archéologique

Champcella - Rama - Sondage archéologique

 Rama - Avril 2006

Champcella - Rama - Sondage archéologique

Photos Vallouimages

Carte de Rame sur laquelle figurent le drain et un chenal qui pourrait être une survivance du paléo-chenal

Champcella - Carte de Rame sur laquelle figurent le drain et un chenal qui pourrait être une survivance du paléo-chenal

Carte d'état-major, 1896 - 1/50000e

Sondage archéologique

Champcella - Rama - Sondage archéologique

 

Champcella - Rama - Sondage archéologique

 

Champcella - Rama - Sondage archéologique

 

Champcella - Rama - Sondage archéologique

 

Champcella - Rama - Sondage archéologique

Paléo-chenal

Champcella - Rama - Sondage archéologique - Paléo-chenal

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Via Domitia

Via Domitia à Ambrussum

Via Domitia - Aux alentours d'Ambrussum

Photo Hans-Georg Pagendarm

Borne milliaire

Via Domitia - Borne milliaire

Photo Dr. Klaus Janberg

Structurae

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Champcella

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Champcella - Rama

Site archéologique de Rame

État des connaissances avant 2003

La mutatio de Rama

Plusieurs documents anciens mentionnent  l'existence d'une station routière - mutatio - du nom de Rama entre Brigantio (Briançon) et Eburodunum (Embrun), sur la voie romaine transalpine, la Voie Cottienne ou Via Cottia in Alpem, partie alpine de la grande voie romaine qui reliait l'Italie à l'Espagne, la Via Domitia, créée au IIe siècle avant n.è. [Barruol in Jourdain-Annequin, 2004, p. 166 et 167] :

Sur les gobelets de Vicarello, datés de la fin du premier siècle avant n.è. sous l'empereur Auguste, Rama est inscrit entre Brigantio et Eburodunum avec les distances qui les séparent.

Champcella - Rama - Gobelet de Vicarello, avant Rama positionné entre Brigantio et Eburodudum

Cliquer sur le gobelet

Les gobelets de Vicarello sont 4 gobelets d'argent de l'époque d'Auguste, trouvés près du Lac de Bracciano et conservés à Rome au musée des Thermes. Ils décrivent les étapes et les distances d'un itinéraire allant de Rome à Gades (Cadix, en Espagne). On trouvera les noms des villes de la Narbonnaise sur les gobelets de Vicarello qui fournissent des listes verticales de relais avec le nombre de milles qui les séparent.

Photo Philipppe Boissinot,

E.H.E.S.S. Toulouse

Le nom de Rama figure, au IIIe siècle, sur l'Itinéraire d'Antonin, rédigé vers 280, sous le règne de Dioclétien, sur la base d'une carte établie vers 210,et, au XIIIe siècle, sur la Table de Peutinger, rédigée à partir d'un original du IIIe siècle.

Champcella - Rama - Table de Peutinger (XIIIe siècle)

Document amicalement fourni par Florence Mocci, archéologue - CNRS, Centre Camille Jullian

Au IVe siècle, l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem rédigé à l'intention des pèlerins en route pour la Terre Sainte situe une étape à Rama.

Les mutatio, mot latin signifiant changement,  furent créées en 27 avant n.è. par l'empereur Auguste en même temps que le Cursus Publicus, le service impérial des postes.

L'existence d'une mutatio en bordure d'une voie romaine signifie la présence dans un village ou une agglomération, d'équipements routiers, où le services des postes et ensuite les voyageurs, les pèlerins trouvaient l'hébergement pour eux-mêmes, un relais pour leurs montures et les moyens de réparer les avaries.

Il y avait donc à Rama un village ou une agglomération, et pas un seul bâtiment, qui servait de relais du service des postes de l'empire romain.

La voie transalpine, très fréquentée jusqu'au Moyen Âge, était en général en terre battue sauf aux abords et dans les agglomérations où elle était pavée ou dallée. Elle était la plus rectiligne possible et d'une largeur comprise entre 20 et 40 pieds, soit entre 6 et 12 m. Ce qui est une autre bonne raison pour éliminer le cheminement complexe par le plateau du Chambon.

Malgré l'absence de preuve formelle jusqu'à présent, un certain consensus situait la station de Rama, au lieu-dit Rame du cadastre de la commune de Champcella, dans la plaine alluviale en aval immédiat des ruines du Château de Rame, à 925 m d'altitude. Pour essentiellement deux raisons : la similitude toponymique et les distances séparant Rame de Briançon et Embrun. La tradition orale de son côté, confortée par quelques interprétations de chercheurs et reprise par l'IGN, faisait monter la voie romaine à travers les rochers de la Poua jusqu'au plateau de Champcella et ensuite redescendre sur Saint-Crépin, en datant de l'époque romaine les chemins ouvragés, certains sommairement dallés et soutenus par de beaux murs en pierres sèches, qui parcourent le versant sous Champcella.

Découverte et investigations de 2003 à 2005

La sécheresse de l'été 2003 a permis de repérer des anomalies phytographiques dans les luzernes de la plaine de Rame, liées à la mauvaise croissance et au jaunissement précoce des cultures au dessus de substructions. Ces anomalies indiquaient la présence de structures enterrées. Il est alors question, non d'une station routière, mais plutôt d'une villa [Une villa romaine découverte à Champcella].

Champcella - Site de Rama - Axe sud-est/nord-ouest aligné sur le chemin fossile

Champcella - Site de Rama - Anomalies phytographiques - Axe sud-est/nord-ouest aligné sur le chemin fossile

Champcella - Site de Rama - Anomalies phytographiques

Champcella - Site de Rama - Anomalies phytographiques - Bâtiment à abside

Site de Rama - Axe du chemin fossile

Anomalies phytographiques - Bâtiment à abside

  Mai 2005

Mai 2005

Mai 2005

Mai 2005

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La photo-interprétation effectuée par les archéologues à partir d'une photo orthorectifiée précise un peu mieux les observations effectuées. On remarque essentiellement un édifice orienté sud-est/nord-ouest et un bâtiment à abside sur une superficie de 1843 m2. Les constructions ne semblent pas se prolonger au sud. L'analyse du plan révèle deux cours dont la plus petite pourrait correspondre à un espace d'agrément.

La partie méridionale de l'édifice est donc composée de cette petite cour à péristyle et bordée d'un portique. Au sud-est de cette petite cour, apparaît un édifice rectangulaire à abside orienté sud-ouest/nord-est dont il est difficile de déterminer la fonction exacte (thermes antique, édifice cultuel ?). Néanmoins, cette structure est visible dès le mois de mai et subsiste à l'automne, indiquant soit une meilleure conservation des substructions, soit une construction postérieure accolée ou s'appuyant sur la petite cour. Les études ultérieures concluront à un édifice postérieur moins enterré et recouvrant le bord sud de la cour.

La partie orientale, accolée à la petite cour, est constituée de deux espaces rectangulaires.

Les constructions de la partie septentrionale n'apparaissent que partiellement sur la photo mais semblent se prolonger au nord. Au nord-ouest de la petite cour, se distinguent l'extrémité sud d'une seconde cour à péristyle, plus vaste, et une partie des portiques sud et est.

À une quinzaine de mètres à l'est de ces constructions apparaît un alignement qui correspond, semble-t-il, à un ancien fossé rectiligne encore visible sur une vue aérienne verticale de 1944, soit avant le remembrement. La photo montre que le parcellaire de 1944 conserve exactement l'orientation du bâtiment antique. Le fossé, ancien drain, représente sans doute sous forme fossilisée un élément plus ancien, probablement un ancien chemin qui a fixé l'alignement des parcelles. Ce chemin fossilisé de même orientation que les vestiges se dirige vers le nord-ouest, exactement dans l'alignement de la porte d'entrée du château médiéval.

La prospection géophysique effectuée en avril 2005 sur une plus grande superficie - 11 000 m2 - n'a pas permis de compléter le plan révélé en 2003, mais a confirmé l'extension du site vers le nord et l'importance de l'alignement sud-est/nord-ouest correspondant au prolongement nord d'un chemin apparaissant en trace fossile sur la photo orthorectifiée et encore visible sur la photographie aérienne de 1944.

Par contre, l'observation détaillée effectuée en 2005 des chemins à travers la Poua et vers Barrachin et Chabottes a exclu leur origine romaine. Ils sont de facture plus tardive, sans doute moderne, peut-être médiévale en liaison avec le site médiéval de Rame (?) [Pérez, 2005, p. 8], voire contemporaine pour le Chemin de Soureliou à Chabottes [Vallouimages]. Ceci n'excluant pas la reprise de chemins ancestraux, médiévaux ou plus anciens.

Données du sondage archéologique d'avril 2006

Informations extraites des conférences archéologiques données par Florence Mocci, archéologue, à Champcella et l'Argentière.

Un sondage archéologique a été effectué sur le site de Rame du 11 au 18 avril 2006 en creusant une tranchée de diagnostic au travers du site présumé. Il a permis d'obtenir d'importantes informations, d'une part d'ordre archéologique concernant la présence de constructions antiques enfouies, et, d'autre part d'ordre géoarchéologique concernant l'environnement et la géologie.

Champcella - Rama - Sondage archéologique

Tranchée du sondage archéologique - Photo Vallouimages

Il a ainsi mis en évidence la présence d'un cours d'eau antique large de 25 m situé entre les constructions antiques et les rochers de la Poua. Malgré une tranchée profonde de 2,50 m, le fond de son lit n'a pu être atteint, on ne connaît donc pas la largeur de son lit principal, mais seulement sa largeur de crue.

Ce cours d'eau, inconnu jusqu'alors, amène plusieurs questions : Est-ce un ancien bras de la Biaysse ou son ancien lit ? Existait-il avant la construction de la mutatio de Rama qui aurait alors été construite sur sa rive ou a-t-il résulté d'une péjoration climatique qui, à l'occasion d'une crue plus importante, aurait provoqué la création de chenaux d'écoulement additionnels recouvrant en partie le site antique ?

Deux niveaux de crues ont été mis au jour : le premier au cours du IVe siècle est venu buté comme un des murs de la construction qui a fait office de digue, le deuxième au début du Ve siècle, beaucoup plus important, a recouvert tout le site antique, mais celui-ci était déjà abandonné à cette époque. L'abandon du site donc de l'entretien d'éventuelles digues peut expliquer que les crues ont tout recouvert.

D'ouest en est, c'est-à-dire du bas de la Poua en direction de la Durance, la tranchée met successivement en évidence sur une largeur de 1 m seulement :

  • Le paléo-chenal du petit cours d'eau dont les crues ont buté dans un premier temps contre les constructions, puis les ont recouvertes au Ve siècle après l'abandon du site. Des crues de la Durance qui ont également recouvert tout le site à cette époque ont aussi été identifiées.

  • Un espace correspondant au portique de la cour avec deux murs construits en petits blocs taillés et en galets qui correspondent à la circulation du portique qui mesure 4,40 m de large. Le sol de circulation n'a pas été atteint, car de gros blocs n'ont pas pu être enlevés. Ceux-ci témoignent d'une crue en plusieurs chenaux, le passage du portique servant de chenal pour la crue du ruisseau.

  • Un petit espace correspondant à une petite structure postérieure au site principal et associée à un petit foyer.

  • À l'extrémité est de la tranchée, un grand bassin, reconnu sur 3,20 m de long et 1 m de large, et qui fait penser aux piscines thermales existant dans ce genre d'établissement. Un sondage effectué contre le mur du bassin a mis en évidence un mur beaucoup plus ancien sur lequel s'est appuyé le bassin.

  • Enfin, le drain qui correspond éventuellement à un axe de circulation fossilisé. Le sondage n'a pas permis d'aller assez profond au niveau de l'ancien drain à travers les dépôts des crues, mais pour les archéologues, celui-ci pourrait bien représenter la forme fossile de l'ancienne voie romaine.

Champcella - Rama - Résultat du sondage archéologique

Plan des vestiges par Vincent Dumas - CNRS, Centre Camille Jullian, 2006

Document amicalement fourni par Florence Mocci, archéologue - CNRS, Centre Camille Jullian

L'abandon du site est révélé par la présence des grandes tuiles plates, les tegulae, longues de 40 à 50 cm qui tombent le plus souvent à plat lorsque les toitures s'effondrent après l'abandon. Les niveaux de tegulae ont été recouverts par un niveau d'incendie. On aurait donc eu abandon, destruction des toitures, puis incendie, puis crue dont les dépôts ont recouvert l'ensemble. Il est important de noter que l'abandon du site est antérieur aux crues qui l'ont recouvert et n'a pas été provoqué par celles-ci.

Le bassin a été identifié comme tel par la présence de béton de tuileau, béton d'étanchéité composé à parts égales de tuiles pilées, de chaux et de sable, et de bourrelets d'étanchéité. Un sondage additionnel le long du mur du bassin pour essayer de retrouver sa hauteur a mis en évidence plusieurs phases de construction. Le mur du bassin s'appuie sur un mur beaucoup plus ancien qui a été enseveli sous un niveau de crue. On aurait ainsi en dessous un des premiers états de la mutatio du Ier siècle avant n.è. en liaison avec la voie transalpine. Un nouveau mur de fondation est construit pour un bassin sans doute au IIIe siècle, après un éventuel changement de fonction du bâtiment.

Au niveau de la cour avec portique, on retrouve aussi une superposition de murs sous le niveau d'abandon de tegulae qui indique une première occupation entre le Ier siècle avant n.è. et le IIe siècle de n.è., une crue, une réoccupation avant l'abandon, un incendie puis une crue qui a tout enseveli entre le milieu du IVe et le début du Ve siècle.

La petite structure postérieure au bâtiment principal est constitué d'une petite construction, dégagé sur 1,50 m2, associé à l'extérieur à un petit foyer. Les charbons de bois du foyer ont permis de dater la structure entre le milieu et la fin du IVe siècle. Il s'agit en quelque sorte d'un squat qui s'est installé en marge du site dont la fonction avait changé. La construction était rudimentaire, une petite hutte faite de murs de torchis et pisés dont des fragments ont été retrouvés dans les niveaux de crues, élevés sur une assise constituée de blocs de pierres et de morceaux de tuiles de récupération des murs alentours. Il s'agit d'une construction de la fin de l'antiquité. À l'intérieur, on voit trois niveaux : un niveau de crue, le sol en terre battue et le niveau d'abandon. La hutte et son sol en terre battue reposent sur le niveau d'abandon. C'est une structure postérieure au site principal sur lequel elle a été construite après l'abandon de celui-ci. Sur le sol en terre battue ont été trouvés divers objets métalliques dont une clé et une charnière. le petit foyer extérieur est lui aussi bâti sur le niveau d'abandon de tegulae.

Tous les charbons de bois issus du foyer mais aussi du niveau d'incendie ont été ou sont en cours d'analyse pour identifier les espèces environnantes ( pins, arolles, chênes, bouleaux ...) et les dater (entre le milieu et la fin du IVe siècle).

Tous ces éléments indiquent une occupation antique entre le Ier siècle avant n.è. et le IVe siècle, suivi d'un abandon puis d'une courte occupation de nature différente, plutôt du type squat, vers la fin du IVe siècle.

Peu de mobilier archéologique a pu être récupéré, sans doute enfoui sous les niveaux de crues et d'abandon. Mais quelques fragments de céramiques ont provoqué une grosse surprise, car ils remontent aux VIIIe et VIIe siècles avant n.è., c'est-à-dire à l'Âge du Bronze, début de l'Âge du Fer. Ils correspondent à des urnes funéraires et indiquent donc la présence d'une nécropole à proximité du site antique. Comme ils ont été trouvés dans les niveaux de crue du paléo-chenal, il est difficile de situer la nécropole, au voisinage ou à quelque distance du site antique, voire dessous.

Quelques fragments d'amphores italiques ont été identifiés du Ier siècle avant n.è. donc du début de l'occupation de la mutatio, également des fragments de bols, coupes, assiettes qui proviennent de la région, mais également de plus loin notamment d'Afrique du Nord à partir du IIIe siècle.

Quelques morceaux de verre, fragments de gobelets ou de coupes hémisphériques, renvoient à la première moitié du Ve siècle, c'est-à-dire à l'occupation la plus tardive du site.

Une seule monnaie était identifiable, un petit bronze de Gratien daté de la seconde moitié du IVe siècle (378 - 382). Toutes ont été trouvées entre 1,40 m et 2,60 m de profondeur.

Les traces de faune concernent essentiellement le cheval. Celui-ci n'était pas très consommé à l'époque romaine mais ces traces peuvent être liées au relais de poste. Par contre, un os de cheval se trouvait dans le foyer, mais là on se situe déjà dans l'antiquité tardive et au début de l'époque paléo-chrétienne. Quelques ossements humains ont été trouvés dans les niveaux de crues et sont à mettre en relation avec les urnes funéraires.

Champcella - Rama - Sondage archéologique

Champcella - Rama - Sondage archéologique - Niveau d'abandon avec tegulae

Champcella - Rama - Sondage archéologique - Petit foyer très probablement tardif, postérieur au site principal

Champcella - Rama - Sondage archéologique - Petit foyer très probablement tardif, postérieur au site principal

Champcella - Rama - Sondage archéologique

Sondage archéologique sur le site de Rama (Photos Florence Mocci et Kevin Walsh)

À gauche, niveau d'abandon avec tegulae ; au centre, petit foyer tardif

Avril 2006

Avril 2006

Avril 2006

Avril 2006

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Conclusion

Une occupation antérieure à l'antiquité, de la fin de l'Âge du Bronze au début de l'Âge du Fer, c'est-à-dire de 900 à 600 avant n.è., a été mise en évidence. Différentes découvertes ont été effectuées dans le secteur : au XIXe siècle par exemple, un torque, conservé au musée de Gap sous le nom de torque de Pallon,  avait déjà été découvert dans le Gouffre de Gourfouran. Il est contemporain des urnes funéraires dont des fragments ont été identifiés sur le site de Rama. Il y a donc sans doute une nécropole de la période gauloise à proximité.

Durant l'antiquité, trois phases d'aménagement ont été mises en évidence entre le Ier siècle avant n.è. et le Ve siècle,. La première phase, visible simplement en coupe sous le mur du bassin, serait donc du Ier siècle avant n.è. au IIe siècle de n.è., ensuite un niveau de crue, soit de la Durance, soit du paléo-chenal, puis un second aménagement entre le IIIe et le IVe siècle, repéré dans le bassin et le portique,  et enfin une troisième phase qui correspond à la hutte en torchis, entre la fin du IVe et le début du Ve siècle lorsque le grand bâtiment gallo-romain est abandonné.

Le bâtiment rectangulaire à abside garde son mystère. Chevauchant partiellement le mur extérieur de la cour à péristyle, il lui est postérieur et pourrait donc représenter un lieu cultuel paléo-chrétien.

Les bâtiments repérés ne sont sans doute qu'une partie de la mutatio qui elle-même devait se trouver au sein d'un village ou d'une agglomération. On se trouve donc en présence d'un site archéologique majeur pour la haute Durance occupé pendant près de 14 siècles qui mérite une grande fouille pluridisciplinaire (archéologie, histoire, géologie, environnement, paysages).

Occupation romaine découverte à Embrun en avril 2007

Source : Dauphiné Libéré, 19 avril 2007

La station suivante sur la voie cottienne  était Eburodunum, nom antique d'Embrun, citée sur les mêmes sources que Rama. Embrun était à la fin de l'antiquité la capitale de la Province des Alpes Maritimes  [précision de Philippe Leveau].

Une fouille préventive menée en avril 2007 par une équipe archéologique de l'Inrap, Institut national de recherches archéologiques préventives, dirigée par Christophe Voyez, en préalable à un chantier de construction dans la ville d'Embrun, a mis en évidence l'existence d'une occupation romaine, remontant vraisemblablement au Ier siècle. Les archéologues ont trouvé plusieurs murs, les habituels fragments de tuiles, les tegulae, une fosse gallo-romaine, de la céramique sigillée, une sépulture en pleine terre, ainsi que des constructions plus récentes mais antérieures au XVIIe siècle.

Ouvrages consultés

Jourdain-Annequin, 2004 : Sous la direction de JOURDAIN-ANNEQUIN (C) - Atlas culturel des Alpes occidentales

Roman, 1888 : ROMAN (J) - Répertoire archéologique su département des Hautes-Alpes

Walsh , 2007 : WALSH (K) - Rapport de prospection-inventaire et Document Final de Synthèse

Site internet de l'Université d'York : History and archaeology of human activity in the southern French Alps

Liens connexes :

Les liens ci-dessous traduisent l'évolution des connaissances sur le site archéologique de Rama, de la villa romaine de l'été 2003 à la station routière - mutatio - mise en évidence en 2006, et, de la voie romaine par la Poua à la Via Cottia rectiligne par la plaine.

Site archéologique de Rama     (Mai 2007)

Sondage archéologique sur le site de Rame     (Avril 2006)

Prospection archéologique sur le site de Rame     (Avril 2005)

Une villa romaine découverte à Champcella     (Décembre 2004)

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Version 1.00

Octobre 2004