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Carte des Grandes Rousses

Massif des Grandes Rousses - Carte de Guillaume de Lisle

Carte de Guillaume de Lisle - 1711

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Carte des Grandes Rousses

Massif des Grandes Rousses - Carte de Cassini

Carte de Cassini - 1750

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Secteur des lacs

Massif des Grandes Rousses - Carte de Cassini, secteur des lacs

Carte de Cassini - 1750

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Pic de l'Étendard (3464 m)

Massif des Grandes Rousses - Pic de l'Étendard (3464 m)

Photo Vallouimages - Mai 2004

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Pic Bayle (3465 m)

Massif des Grandes Rousses - Pic Bayle (3465 m)

Photo Vallouimages - Mai 2004

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Massif des Grandes Rousses

En cours de rédaction

Présentation Toponymie Relief Glaciers
Occupation humaine Économie ancienne Tourisme Hydroélectricité

 

Massif des Grandes Rousses - Versant est, du Pic du Lac Blanc (3323 m) au Pic de l'Étendard (3464 m)

Le massif des Grandes Rousses (45°7'N, 6°6'E) est situé à l'est du massif de Belledonne et au nord du bassin du Bourg-d'Oisans. Largement dauphinois, isérois et uissan (1), sa partie nord est néanmoins savoyarde et mauriennaise. D'orientation générale nord-sud, c'est un massif cristallin en forme de sierra peu échancrée qui culmine au Pic Bayle (3465 m) et au Pic de l'Étendard (3464 m). Ses dimensions restent modestes : 25 kilomètres du nord au sud, entre le Col de la Croix de Fer et la vallée de la Romanche et une dizaine d'ouest en est, entre la vallée de l'Eau d'Olle et la vallée du Ferrand.

Il est habité uniquement dans les vallées qui le bordent, Eau d'Olle à l'ouest et au nord-est, Arvan au nord et au nord-est, Ferrand à l'est, Sarenne au sud. La station de l'Alpe d'Huez et ses extensions en direction de Vaujany et d'Oz ont largement remodelé son plateau sud et son versant sud-est avec une couverture en remontées mécaniques qui s'étend jusqu'au Dôme des Petites Rousses et au Pic du Lac Blanc (3323 m).

Massif des Grandes Rousses - Versant est

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C'est un massif bien individualisé dans le paysage et la géographie, à ne pas confondre comme c'est parfois le cas, avec les sommets situés plus à l'est, au delà du Col de la Valette, en Haut Oisans (2). Sa structure géologique le rapprocherait plutôt du massif du Rochail plus au sud. Il s'agit d'un bloc cristallin basculé, fracturé en mini-blocs que l'on retrouve dans le relief de son versant ouest avec 3 étages de gradins séparés par des escarpements rocheux, et dont l'affaissement au nord et au sud a permis le maintien de la couverture sédimentaire.

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Ces escarpements rocheux aux noms de : la Roche Noire, les Petites Rousses, les Roches, les Rousses et enfin les Grandes Rousses de la crête sommitale, ont donné leur nom au massif. Celui-ci n'a en effet rien à voir avec la couleur des glaciers au soleil couchant ou avec la couleur des roches, mais, comme bien souvent, résulte simplement de la francisation de la désignation vernaculaire de la roche. Les Petites Rousses, les Rousses et les Grandes Rousses sont respectivement les petites roches, les roches et les grandes roches !

Les anciennes cartes des années 1880 (3) mentionnent le Sommet Sud (3473 m) et le Sommet Nord (3470 m) pour respectivement le Pic Bayle (3465 m) et le Pic de l'Étendard (3464 m) et rajoutent le Sommet 3 (3332 m) pour le Pic du Lac Blanc (3323 m). En clair, les topographes n'avaient pas noté de noms locaux. C'est le curé d'Oz, Joseph Bayle, qui mentionnera le nom du Pic de l'Étendard, dont l'origine est obscure, et qui proposera l'appellation de Pic du Lac Blanc. Lui-même participa à la conquête des sommets de l'Oisans et constitua à Oz un petit centre d'alpinisme. Le point culminant de la commune, qu'il conquit, garde son souvenir (4).

Mont Savoyat (3345 m), Pic Bayle (3465 m) et Glacier des Quirlies

Le Pic Bayle avec 3465 m est le point culminant devant le Pic de l'Étendard qui se contente de 3464 m. Ainsi en ont décidé les derniers relevés qui ont déclassé le second au profit du premier. Beaucoup de documents accordent encore 3468 m au Pic de l'Étendard et 3467 m au Pic Bayle.

Massif des Grandes Rousses - Pic Bayle (3465 m) et Glacier des Quirlies

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Sa crête presque rectiligne est très peu échancrée et comporte tous les principaux sommets, du nord au sud : Aiguille Noire (2997 m) ; Dôme de la Cochette (3041 m) ; Cimes de la Cochette (3239 m, 3233 m, 3241 m) ; Cimes de la Barbarate (3242 m, 3291 m) ; Pic de l'Étendard (3464 m), point culminant déclassé en perdant 4 m ; Crête des Grandes Rousses qui reste entre 3434 et 3342 m ; Pic Bayle (3465 m), nouveau point culminant en ne perdant que 2 m ; Pic de la Pyramide (3382 m) ; Pic du Lac Blanc (3323 m) ; Sommets Nord (3129 m) et Sud (3063 m) de Sarenne. Au-delà la crête s'abaisse jusqu'au Col de Sarenne (1999 m) et se prolonge encore jusqu'à la Croix de Cassini (2373 m) avant de plonger sur la Romanche. Le Pic de l'Herpie (3012 m) se trouve sur une branche secondaire qui délimite le cirque du Glacier de Sarenne.

Il n'y a qu'un seul chaînon transversal significatif, les Crêtes du Petit et du Grand Sauvage, qui continuent l'arête est du Pic de l'Étendard et qui délimite le bassin du Glacier de Saint-Sorlin. Peu échancré lui aussi, il culmine aux Cimes du Petit Sauvage (3163 m) et du Grand Sauvage (3216 m) et se termine au Mont Péaiaux (2958 m) et à la Cime de la Valette (2858 m). Le Pic Bayle possède une courte arête sud-est qui porte le Mont Savoyat 3345 m) et qui sépare les cirques des Glacier du Gand Sablat et des Malatres.

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Le massif des Grandes Rousses a la plus grande partie de son territoire située en Oisans  (Isère), mais sa partie nord, notamment tout le bassin du Glacier de Saint-Sorlin, se trouve en Maurienne (Savoie), y compris la haute vallée de l'Eau d'Olle, pourtant affluent de la Romanche, en amont du Lac de Grand-Maison Note.

Il s'étend sur les territoires de 12 communes, 9 iséroises et 3 savoyardes :

  • à l'ouest, Oz et Vaujany situées sur les basses pentes du massif dans la vallée de l'Eau d'Olle ;

  • au sud, Villard-Reculas et Huez situées à mi-hauteur, plus Auris et la Garde au sud de la Sarenne, et enfin le Freney-d'Oisans qui possède le haut de la vallée de la Sarenne et le glacier jusqu'au Pic du Lac Blanc ;

  • à l'est, Clavans-en-haut-Oisans qui couvre tout le versant est et Besse pour le haut du vallon de la Valette ;

  • au nord-est, Saint-Sorlin-d'Arves, du Pic de l'Étendard au Col de la Croix de Fer, extrémité septentrionale du massif, mais aussi Saint-Jean-d'Arves pour la Cime de la Valette ;

  • au nord, Saint-Colomban-des-Villards dans la haute vallée de l'Eau d'Olle, de l'amont du Lac de Grand-Maison au Col du Glandon.

 

La nature de son relief n'a pas permis l'implantation d'habitat permanent à l'intérieur du massif. Celui-ci était et est encore vide.

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 Longtemps frontalier entre Dauphiné et Savoie et impossible à traverser, il ne fut parcouru que sur ses bordures, par le Col du Sabot (2100 m) à l'ouest, plus facile à parcourir que le Défilé du Maupas et dont le nom évoque la Savoie, et par le Col des Prés Nouveaux (2292 m) à l'est par où transitait le sel en direction de la Savoie. Plus au sud, le passage de la voie romaine de l'Oisans est conjecturé par le Col de Cluy (1801 m) et le Plateau de Brandes.  L'IGN la mentionne sur sa carte.

 

Les alpages constituent ou plutôt constituaient l'une des grandes richesses du massif, en témoignent les nombreuses ruines de chalets et la toponymie. L'Alpe d'Huez, bien d'avant d'être la station de ski que l'on connaît aujourd'hui, était le hameau temporaire du village d'Huez occupé par ses habitants de juin à septembre. C'était l'alpage d'Huez, le lieu de pâturage des vaches et des moutons, le lieu de fenaison en prévision de l'hiver. L'herbe, le cheptel (= capital) constituaient alors les principales richesses des montagnards.

Malgré les conditions de vie en altitude, le Plateau de Brandes, déjà évoqué, à deux pas de l'Alpe d'Huez, fut le théâtre au Moyen-âge d'une incroyable exploitation minière de filons de plomb argentifère avec l'installation d'un habitat permanent pour les mineurs. Mine moyenne à l'échelle européenne, elle fut de première importance pour le Dauphiné, pour les finances et le pouvoir du Dauphin (5). Un peu plus haut, la montagne porte encore les traces des mines de charbon de l'Herpie dans la Combe Charbonnière, la bien nommée.

Plus anciennement, à l'Âge du Bronze, des filons de quartz et de chalcopyrite (un minerai de cuivre) sont exploités entre le Col du Couard et le Lac Blanc sur le Plateau des Petites Rousses sur une quarantaine de sites repérés. L'exploitation saisonnière à ces altitudes était faite par abattage au feu (sapin, épicéa) et une partie du traitement du minerai était réalisée sur place (6).  L'exploitation fut assez importante pour être repérable dans les sédiments du Lac Bramant au nord du massif (7).

Ces dernières années, des vestiges de mines ont été dégagés par la fonte de névés persistants, alors que quelques années en arrière, personne ne savait les localiser exactement. Des filons encore facilement exploitables ont été laissés en place par les mineurs médiévaux, sans raison apparente... si ce n'est un probable et brutal refroidissement (8).

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La 2e moitié du XXe siècle vit le passage de l'ancienne civilisation pastorale à la civilisation des loisirs. Les anciens alpages dont l'herbe était si riche et si recherché autrefois cessèrent d'être exploités pour leur or vert estival mais le furent pour leur or blanc hivernal. Des immeubles en tous genres, tous sens et tous styles remplacèrent les vieux chalets d'alpage, les remontées mécaniques gagnèrent les sommets et les bulldozers achevèrent de détruire les anciens vestiges agricoles et allèrent jusqu'à modifier le relief au bénéfice des pistes de ski. La station de l'Alpe d'Huez était née, les villages alentours qui le purent vinrent se greffer dessus : Auris, Oz, Vaujany, Villard-Reculas et indirectement le Freney-d'Oisans (9). Sur l'autre versant, Clavans a choisi un mode de développement plus doux et harmonieux. En Savoie, le Domaine des Sybelles mord sur le nord du massif. Le Glacier de Saint-Sorlin et le cœur du massif sont heureusement classés préservant la pratique d'autres activités comme la randonnée, l'alpinisme et le ski de montagne.

Si l'impact des stations est bénéfique l'hiver, il est contreproductif l'été. L'ampleur des terrassements, le nombre de remontées mécaniques visibles parfois de loin et la ville à la montagne ont de quoi rebuter les estivants. Il vaut mieux séjourner dans les villages et éviter la station, ses immeubles disparates, ses animations bruyantes et son m'as-tu vu. Plus grave, le développement des activités estivales montagnardes est sacrifié. Il n'y a toujours que le seul Refuge de la Fare qui date de la fin du XIXe siècle dans toute la partie iséroise du massif avec vue imprenable sur une réserve collinaire qui fait tache. Quand on voit l'argent investi dans les sports d'hiver et les aménagements déjà effectués, on comprend mal que quelques pouièmes ne l'aient pas été dans un nouveau refuge un peu plus haut en arrivant sur le Plateau des Petites Rousses. Même les 21 virages de la route de l'Alpe d'Huez et l'aura du Tour de France sont mieux exploités que les possibilités de sports de montagne.

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Le massif des Grandes Rousses est en même temps un château d'eau qui a permis la mise en place d'une batterie à grande échelle avec l'ensemble constitué par les Barrages de Grand-Maison et du Verney, respectivement à 1698 m et 772 m d'altitude. La nuit, la production superflue des centrales nucléaires est utilisée pour remonter l’eau du barrage aval vers le Barrage de Grand-Maison (mis en service en 1985). Dans la journée, la centrale hydroélectrique permet de fournir les compléments de production de façon très souple. Les redevances liées à l'Usine hydro-électrique du Verney sur la commune de Vaujany ont été une manne pour le développement de la commune.

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Notes :

(1) Uissan, adjectif relatif à l'Oisans.

(2) On peut prolonger le massif en direction du nord jusqu'au Grand Châtelard (2143 m) et jusqu'à la vallée de l'Arc, par contre l'élargissement en direction de l'est et du Goléon est moins justifié. Joseph Bayle limite pour sa part le massif au Torrent du Gâ (4). Mais puisqu'il n'y a pas vraiment de nom géographique officiel pour cette vaste zone correspondant à la rive droite de la haute Romanche à l'est de la vallée du Ferrand, nous adopterons le nom Haut Oisans pour la désigner, nom d'ailleurs retenu pour la commune de Clavans-en-Haut-Oisans.

(3) Carte au 1:100 000, tirage 1887, feuille XXIV-28, le Bourg-d'Oisans et carte au 1:80 000, type 1889, Saint-Jean-de-Maurienne SO

(4) Bayle, 1880.

(5) Bailly-Maître, 1994 et 2015.

(6) Bailly-Maître, 2006.

(7) Guyard, 2007.

(8) Conférence de Marie-Christine Bailly-Maître, janvier 2016.

(9) Le territoire du Freney-d'Oisans englobe le Col de Cluy et le haut de la vallée de la Sarenne jusqu'au sommet du Pic du Lac Blanc (3323 m). Les pistes du Glacier de Sarenne sont donc sur son territoire.

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Références :

Bailly-Maître, 1994 : Bailly-Maître (M-C), Bruno Dupraz (J) - Brandes-en-Oisans : La mine d'argent des dauphins.

Bailly-Maître, 1996 : Bailly-Maître (M-C), Pissard (L) - Sur la piste des troupeaux.

Bailly-Maître, 2004 : id, id, Tane (F) - Huez - Alpe d'Huez : d'un village de montagne à une station de ski internationale.

Bailly-Maître, 2006 : Bailly-Maître (M-C), Gonon (T) - L’exploitation de la chalcopyrite à l’Âge du Bronze dans le massif des Rousses en Oisans (Isère) in Traces.

Bailly-Maître, 2015 : Peloux (F), Bailly-Maître (M-C), Viallet (H) - L'histoire si curieuse des mines de Brandes, PUG, 2015.

Bayle, 1880 : Bayle (J) - Exploration De L'Oisans : Les Grandes Rousses, Le Glacier du Mont-de-Lans, Œuvres complètes, 2005.

Gidon, 2001 et seq. : Gidon (M) - Geol-Alp : Atlas Géologique des Alpes Françaises.

Guyard, 2007 : Guyard (H) et al - High-altitude varve records of abrupt environmental changes and mining activity over the last 4000 years ... (Lake Bramant, Grandes Rousses), in Quaternary Sciences Reviews 26 (2007) 2644-2660.

IGN : Carte TOP 3335 ET, Edition 2, 1997. Relevés de 1953 à 1977.

Tane, Hillairet : Tane (JL) et Hillairet (J) - L'Alpe d'Huez et le massif des Grandes Rousses. Lecture géologique des paysages.

Vivian, 1971 : Vivian (R) - Les glaciers des Grandes Rousses, in Revue de géographie Alpine. 1971, Tome 59 n°3. pp 429-432.

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Octobre 2004