Vallée de
Freissinières (2)
Basse vallée -
Freissinières et ses hameaux
Pour rejoindre
Freissinières depuis l'Argentière, on peut soit prendre la route sur
la rive gauche de
la
Durance, soit quitter la route nationale un peu avant
la Roche-de-Rame
et emprunter le Pont des Traverses. Celui-ci a la particularité de
relier les trois communes de
la Roche-de-Rame,
Freissinières et
Champcella, dont le territoire s'enfonce en coin le long de la
Durance. Sitôt le pont franchi, on se trouve donc déjà sur le territoire de
la commune de
Freissinières. La rude montée depuis le pont conduit à un plateau en
amphithéâtre particulièrement bien exposé et magnifique point de vue sur la
Vallée de
la Durance en contrebas. Rien que le nom du lieu,
Pallon
- anciennement, Palon ou
Pallons, indique l'ancienneté de l'occupation humaine à cet endroit,
confirmée par des vestiges de l'âge du bronze, trouvés dans le secteur. Au VIIe
siècle, les Sarrasins, installés dans la Vallée de
Freissinières, y auraient construit une fortification
(note 1), à
la fois, pour en défendre l'accès et surveiller l'aval. Le Maréchal de
Catinat y installa un camp sous Louis XIV, avant la
construction de
Mont-Dauphin. Il décrit le lieu et les chemins dans ses Mémoires de
Guerre, et, donne au plateau le nom de Cité Vieille, qui est lui
aussi suffisamment parlant. Il mentionne également l'ancien chemin de
l'Argentière, dit des Traverses
qui monte à droite de l'Aiguille et redescend en traversée sur
la
Durance, au dessus de la route moderne. On l'aura compris : qui tenait
Pallon contrôlait la
Vallée de Freissinières. Il n'est donc pas surprenant que ce secteur,
bien que hors de la vallée proprement dite, fasse partie de la commune de
Freissinières.
Note 1 :
selon la tradition, sans confirmation de
l'archéologie.
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La Vallée de la
Durance |
Pallon -
l'Aiguille |
Le site de Pallon |
Pallon sous la
neige |
Novembre 2004 |
Mai 2001 |
Novembre 2004 |
Années 1920 - 1930 |
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Le passage sur la
rive droite, à
Pallon, hameau de
Champcella, permet de pénétrer dans la Vallée de
Freissinières,
proprement dite. La vallée est très resserrée à cet endroit où la
Biaysse et l'ancien glacier se sont taillés un passage au forceps à travers
le chaînon calcaire qui ferme la vallée. Autrefois un barrage naturel retenait
un lac se prolongeant jusqu'aux
Ribes, dont l'étymologie confirme la position sur les rives. Il en reste
cette belle plaine alluvionnaire, très propice à l'agriculture. Le hameau du
Plan, en bordure sous les falaises profite de l'aubaine !
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La Biaysse |
Le Plan (1145 m) |
Les Ribes (1181 m) |
Le Relais des
Vaudois |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
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Les Ribes (1181 m) |
Ville (1220 m) |
Ville (1220 m) |
Ville (1220 m) |
Novembre 2004 |
Mai 2001 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
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Le beau versant de la
Poua - autrement dit, la montée - qui relie le hameau des
Meyries
au Col d'Anon, peu pentu et particulièrement bien exposé, ne comporte pas
moins de 7 hameaux sur les 13 que compte la commune de
Freissinières
: les
Meyries (1160 m),
Ville
(1220 m), les Houdouls (1300 m), Maison Neuve (1370 m),
les
Roberts
(1413 m), les
Fazis
(1450 m), les
Aujards
(1600 m).
Il faut dire qu'il n'y a
pas de village principal, il faut regrouper les Ribes (1181
m) et
Ville (1220 m)
- avec la mairie,
l'école, l'église -
en bout de plaine, pour distinguer un chef-lieu. On a déjà évoqué, Pallon,
à l'extérieur de la vallée, et le Plan (1145 m), en bordure de plaine,
sans empiéter sur les terres agricoles, bien sûr. Les Viollins
et les Mensals
sont dans la Combe, tandis que Dormillouse
s'étage au débouché du Vallon de Chichin
entre
les Enflous
et
Romans
de 1680 m à 1780 m.
La
toponymie
indique que les villages et l'habitat se sont structurés au Haut Moyen Âge,
avec Ville comme chef-lieu, les Ribes au bord du lac, une
implantation de familles germaniques sur la pente de la Poua et les
Mensals dans la Combe, comme domaine agricole.
D'après la mémoire
collective, les Viollins auraient été construits suite à un incendie qui
a ravagé le hameau des Mensals. Les comparaisons entre la carte de
Cassini et le cadastre de 1721 situeraient l'événement avant 1721. Cité par
Yves Leroy.
Les villages sont dans
l'ensemble restés dans leurs limites initiales, pas ou très peu de constructions
neuves. La vallée garde précieusement son aspect traditionnel. Bien sûr,
l'habitat se transforme peu à peu, devenant plus résidentiel, mais sans excès.
Les toitures traditionnelles en ardoises cèdent le pas aux tôles et bacs acier.
Le hameau des Aujards, le plus haut sur
la Poua
et le premier abandonné, a conservé son aspect traditionnel et ses maisons
anciennes, dont certaines ont été bien restaurées. Le hameau des Ribes
a conservé son moulin à farine et huile de noix, lequel abrite régulièrement des
expositions. L'église Sainte Marie-Madeleine a conservé quelques objets
d'art du XVIIe
siècle.
Habitat traditionnel aux
Aujards (1600 m) sur le versant de la Poua
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Les Aujards (1600
m) |
Les Aujards (1600
m) |
Les Aujards (1600
m) |
Les Aujards (1600
m) |
Mai 2001 |
Août 1986 |
Août 1986 |
Juillet 1978 |
Mai 2001 |
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Les Aujards (1600
m) |
Les Aujards (1600
m) |
Les Aujards (1600
m) |
Les Aujards (1600
m) |
Mai 2001 |
Mai 2001 |
Mai 2001 |
Mai 2001 |
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Ce versant de la
Poua
présente un grand intérêt à plusieurs titres : ses hameaux traditionnels étagés,
son paysage qui se ferme et sa végétation qui se transforme par suite de
l'abandon de l'agriculture, sa structure géologique à la jonction des grès du
Champsaur
et des calcaires charriés, les activités touristiques naissantes : VTT ente le
Vallon du Fournel
et
Freissinières, escalade et via ferrata sur les falaises calcaires,
randonnées à ski sur les belles pentes de la Tête des Raisins
(2655 m) et des Vallons de la Poua
et de Testa
Moute,
le joli site du Lac
des
Lauzes,
sans oublier les framboises du Col
d'Anon
! La note ci-après, reprise d'une publication ancienne du Parc National des
Écrins, en permet une lecture détaillée.
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Lecture du versant de la Poua
(en cours de rédaction) |
Au-delà des
Ribes, changement de décor, on quitte le Plan pour pénétrer dans
la Combe, étroite, froide et sombre en hiver, taillée à la hache à certains
endroits par l'ancien glacier. Deux hameaux essaient de se maintenir avec
difficulté, les Viollins
(1285 m), bien connu pour son temple du début du XIXe siècle, et
les Mensals
(1310 m). Face à eux, déboule le Torrent de Naval
qui draine les immenses alpages de Val Haute, hauts perchés au dessus de
la falaise, encore calcaire à cet endroit, et partagés entre Freissinières
et Champcella. Derrière eux, la masse en grès du Champsaur
du début de la Crête de Dormillouse les domine de près de
1600 m et ne recèle plus que des alpages abandonnés à
la Got
et à Allibrands.
Déjà, la masse noire et
verticale de la Tête de Gramusat
(2445 m) écrase la route, plus goudronnée à cet endroit et qui se termine en cul
de sac sur un grand parking . On aura à peine remarquer sur la droite, au
lieu-dit le Laus
- ou le Laux -
vers 1350 m, avant de traverser la Biaisse, une ébauche de route,
reste des tentatives avortées de liaison avec Dormillouse
entre les deux guerres. La haute vallée nous domine ne laissant pratiquement
rien entrevoir de ces paysages.
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Entrée de la Combe |
Entrée de la Combe |
Le Grand Pinier |
Le Grand Pinier |
Novembre 2004200420042004 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
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Les Viollins (1285
m) |
Les Viollins (1285
m) |
Les Viollins (1285
m) |
Les Viollins (1285
m) |
Vers 1900 |
Vers 1900 |
Vers 1900 |
Vers 1920 |
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Toponymie de la Vallée
de Freissinières |
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